L'un des kamikazes du double attentat d'Alger identifié, selon plusieurs médias-NouvelObs

L'un des kamikazes du double attentat d'Alger identifié, selon plusieurs médias

Soixante-douze heures après les attentats d'Alger qui ont fait 33 morts et 57 blessés, l'un des trois kamikazes dont les portraits apparaissent sur un site web d'Al-Qaïda a été identifié par les services de sécurité algériens, rapportent samedi plusieurs médias.

Le kamikaze identifié est le seul qui apparaît visage découvert en survêtement bleu, encadré de deux Kalachnikov, sur le site Internet et que le communiqué d'Al-Qaïda au Maghreb appelle Mouad Ben Djebel. Selon la radio et la télévision publiques algériennes, c'est un jeune issu de quartiers populaires d'Alger dont la famille et les proches qui ont condamné les attentats ont été interrogés par la police.

Le quotidien "Liberté" est beaucoup plus précis puisqu'il affirme que le véritable nom du jeune homme, âgé de 23 ans, est Bilal Oudina. Il s'agirait d'un délinquant multirécidiviste qui résidait à la cité la Montagne, dans la banlieue est d'Alger.

Le journal rapporte que Bilal Oudina a été arrêté et emprisonné trois fois dans des affaires liées au trafic de drogue dont il est lui-même consommateur. Il aurait purgé des petites peines à la prison d'El-Harrach où il aurait passé plusieurs mois récemment.

Le jeune kamikaze a commencé à se transformer radicalement il y a six mois quand il s'est mis à la prière et à fréquenter la mouvance islamiste, selon "Liberté" qui souligne qu'il a disparu de son quartier depuis trois mois et que son entourage a cru qu'il avait été à nouveau arrêté pour une affaire de drogue.

Ce serait donc dans le milieu délinquant que l'ex-GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) devenu "l'Organisation d'Al-Qaïda aux pays du Maghreb islamique", aurait recruté au moins un des trois kamikazes du 11 avril, dont le profil de petite frappe est banal et sans envergure. Exactement ce qui intéresse les recruteurs d'Al-Qaïda qui choisissent des kamikazes à faible personnalité et influençable, faciles à endoctriner, estime le journal "Liberté".

Pour sa part, le ministre algérien de l'Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, en marge de sa tournée dans les hôpitaux de l'Algérois, a fait le point vendredi sur la sécurité. Evoquant une réunion avec le président Abdelaziz Bouteflika mercredi soir, il a précisé que "les orientations ont confirmé que la situation sécuritaire était toujours correcte". Toutefois, a-t-il fait remarquer, "nous n'avons jamais exclu le risque d'attentat car il n'y a pas plus simple que de poser une bombe dans n'importe quel endroit de nos villes".

Pour tenter d'y faire face, il a expliqué que des mesures de sécurité supplémentaires seraient prises et que "le nombre de gendarmes et de policiers serait revu à la hausse" dans les villes.

Lors d'une opération spectaculaire revendiquée par l'ex-GSPC, trois kamikazes ont fait exploser mercredi leurs véhicules piégés aux abords de deux sites symboles du pouvoir algérien: le palais du gouvernement dans le centre de la capitale et un commissariat de police à Bab Ezzouar, dans la banlieue est. AP

Nouvel Observateur