Pousse avec eux
L’ETERNEL SURVEILLANT ! | |
Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr | |
«Algérie. Naissance de sextuplés. Les bébés vont bien.» Les parents un peu moins ! Il y a des gens, comme ça, à l’énoncé de leur nom, dès que leur bobine s’affiche dans un journal ou que vous les entendez parler à la radio, vous vous dites que votre sort est définitivement lié à eux, que vous les croiserez inexorablement, jusqu’à la fin, et qu’ils hanteront votre vie, jusqu’au dernier de votre souffle. Sans que vous n’y puissiez rien. Saïd Bouchaïr vient d’être désigné par Abdekka à la tête de la CPNSL, la Commission politique nationale de surveillance des élections législatives du 17 mai 2007. Bouchaïr a dû faire toutes les élections algériennes, ou presque. Pour en avoir le cœur net, je suis d’ailleurs en train de vérifier dans les archives si le sieur ne figurait pas déjà dans la commission de surveillance du référendum sur l’autodétermination en 1962. Si, sous d’autres cieux, en d’autres temps, certains dégainaient un flingue dès qu’ils entendaient prononcer le mot culture, chez nous, dès que le mot «scrutin » est lancé en l’air, le régime dégaine Bouchaïr. A chaque élection, c’est à lui qu’on ordonne de monter dans le mirador scruter le déroulement du vote. A chaque élection, c’est à lui qu’on ordonne — pardon ! — qu’on demande de valider les résultats. Et lui, surveille. Et lui, valide. Et à chaque fois, on nous explique que si le précédent vote a pu être entaché d’irrégularités ou de suspicion, le prochain, lui, sera irréprochable. Pourtant, pour les deux scrutins, pour tous les scrutins, c’est Bouchaïr qui est désigné, désigné, désigné, désigné, désigné, désigné… Je fume du thé et je reste éveillé à ce cauchemar qui continue. |